La source de ses motivations


Le jeune Charles était à l’évidence doué pour le commerce. Il avait à peine 11 ans quand il est devenu l’associé de son père qui tenait un magasin de vêtements masculins. Ayant agrandi l’affaire, il a fini par gérer lui-même plusieurs autres magasins. Si de ce côté-là tout allait bien, dans le domaine spirituel, par contre, il était très troublé. Pourquoi?
Ses parents, qui croyaient sincèrement aux credos des religions de la chrétienté, l’avaient élevé de sorte qu’il les accepte aussi. Enfant, Charles avait donc appris que Dieu est amour, mais que, par ailleurs, il avait créé les humains avec une nature immortelle et prévu un feu dans lequel il infligerait des tourments éternels à tous sauf à ceux qui avaient été prédestinés pour être sauvés.

Arrivé à l’adolescence, Charles était révolté à cette idée. Il se disait: "Un Dieu qui utilise sa puissance pour créer des êtres humains en les prédestinant aux tourments éternels ne peut être ni sage, ni juste, ni plein d’amour. Ses principes sont inférieurs à ceux de bien des hommes."

Charles Russell n’était pourtant pas du tout athée; seulement, il ne pouvait pas accepter les enseignements des Églises tels qu’ils étaient communément compris. Il a expliqué: "Peu à peu, j’ai été amené à constater que les credos, tout en contenant certains éléments de vérité, étaient dans leur ensemble trompeurs et en contradiction avec la Parole de Dieu." En effet, dans les credos des Églises, les "éléments de vérité" étaient enfouis sous un fatras d’enseignements païens qui s’étaient infiltrés dans le christianisme souillé par des siècles d’apostasie. Se détournant des credos des Églises et se mettant en quête de la vérité, Charles Russell a étudié quelques grandes religions orientales, qui ne lui ont pas apporté satisfaction.

Le jeune Charles avait toutefois été élevée par des parents très pieux; elle était inclinée "dans la direction du Seigneur". Charles cherchait toujours la vérité quand, un soir de 1869, il s’est passé quelque chose qui a raffermi sa foi chancelante. À Allegheny, alors qu’il passait dans Federal Street, près de l’établissement Russell, il a entendu un chant religieux provenant d’un sous-sol. Voici les faits tels qu’il les a racontés: "Un soir, comme par hasard, j’entrai dans une salle poussiéreuse et mal éclairée où, m’avait-on dit, se tenaient des services religieux. C’était pour voir si la poignée de personnes qui s’y réunissaient avaient quelque chose de plus sensé à offrir que les credos des grandes religions chrétiennes. C’est là que, pour la première fois, j’ai eu connaissance de certaines des idées des adventistes [Église chrétienne de l’avènement]; le prédicateur était M. Jonas Wendell (...). J’avoue donc que je suis redevable aux adventistes ainsi qu’à d’autres groupements religieux. Bien que son exposé biblique ne fût pas tout à fait clair, (...) il n’en fallut pas plus, sous l’action de Dieu, pour raffermir ma foi chancelante dans l’inspiration divine de la Bible, et pour me montrer que les récits des apôtres et des prophètes forment un tout indissoluble. Ce que j’entendis me fit reprendre ma Bible afin de l’étudier avec plus de zèle et de soin que jamais, et je remercierai toujours le Seigneur de m’avoir guidé dans ce sens; car, bien que l’adventisme ne m’ait pas apporté une vérité en particulier, il m’a grandement aidé à désapprendre les erreurs, et de ce fait m’a préparé pour la Vérité." jv- WTB and TS